Biographie


Chronologie

24 août 1846 : Naissance de Paul Louis Rougnon.
Sa mère se nomme Claire Clotilde Robin ; son père est Louis Rougnon.
Clara Robin, mère de Paul Rougnon

Louis Rougnon, époux de Clara et père du pédagogue-compositeur

Il grandit au sein d'une famille cultivée, catholique, entre la rue des Martyrs à Paris et la campagne poitevine de Bonnes.
La ville de Bonnes ((Poitou)

A Paris, il est élève au lycée Bonaparte. Aujourd'hui, ce lycée s'appelle Condorcet. Il hésite longuement entre le droit et le piano : c'est la musique qui l'emporte...

1861
Paul Rougnon entre au Conservatoire de Musique de Paris, comme élève-auditeur. A l'époque, ce conservatoire se trouvait dans ce qu'on appelait la rue du Conservatoire et qui est devenue la rue Poissonnière.

1862
D'élève-auditeur, Paul devient élève-titulaire. Il étudie auprès de maîtres qu'il vénère, comme Edouard Batiste, Ambroise Thomas, François Bazin, Antoine François Marmontel et César Franck.

Les amitiés avec les camarades sont fortes et laisseront des traces prégnantes dans le cœur de Paul. Mais il a aussi un ami à la maison, qu'il aime profondément et avec lequel il caresse des projets d'avenir. C'est son frère, Fernand Rougnon, de deux ans plus jeune que lui. Fernand rêve d'être poète et librettiste.
Quelques années plus tard, ils écrivent ensemble deux Opéras-Comiques : le premier, La Devise, est une commande de Mlle de Courcelles, cantatrice, professeur de chant et amie du directeur du Conservatoire Auber.

1872
Paul, qui assistait ses maîtres depuis quelques années, est nommé professeur du Conservatoire de Paris. Il a 27 ans. Ainsi, il aura passé toutes ses études et toute sa carrière au sein de ce Conservatoire prestigieux. A ce moment il est à peine plus âgé que ses élèves, dont certains on 25 ans.

C'est sans doute cette année là qu'est jouée sa Prima-Donna, Opéra-Comique sur un livret de monsieur Lauzières de Thémines, journaliste à La Patrie. Un grand succès d'un soir, d'après le témoignage émouvant que Paul livre dans ses Souvenirs : "Que de beaux espoirs ne recueille-t-il pas parfois, le pauvre auteur, dans ces soirées mondaines, où il succombe sous le poids des félicitations, des applaudissements ? Le lendemain, il lit son nom dans tous les journaux ! C'est un feu d'artifice dont l'éclat ne dure l'espace que d'un court moment ! Et puis, ensuite, tout retombe dans le silence..."

1873
C'est le drame de la mort de Fernand Rougnon, le frère chéri, à l'âge de 26 ans.
Paul vit avec sa mère, dont il est le soutien. Ils habitent le bel appartement de la maison Chapsal, au 41-47 rue des Martyrs.

1879
Le ténor Jean Alexandre Talazac obtient un succès foudroyant en interprétant le Chant de Pâques, de Paul Rougnon, dans la salle du Trocadéro, à l'occasion d'un concert de bienfaisance au profit des inondés de Szégedin, en Autriche-Hongrie. Les vedettes de la scène reprennent le tube et durant de longues décennies ce chant sera abondamment chanté en France et à l'étranger.

La pièce de piano intitulée Aragonaise connaît à peu près au même moment un succès qui ne se démentira pas durant un demi-siècle. 

1887
Paul connaît depuis quelques mois une jeune femme poitevine à qui il enseigne le piano. Elle s'appelle Marie-Louise et elle est la petite fille et nièce d'officiers prussiens qui ont suivi l'empereur et sont devenus Chevaliers de l'Empire français. Paul et Marie-Louise de Beurmann se marient l'année de leur rencontre. Ils vivent rue des Martyrs, dans l'appartement familial. Le couple aura cinq enfants.
Paul, Marie-Louise et quelques uns de leurs enfants


1891
Le 5 juin est inaugurée la première chapelle du Sacré-Coeur de Montmartre. Pour l'occasion, c'est la messe solennelle que Paul Rougnon avait créée à Poitiers, sa ville natale, quelque temps auparavant, qui est jouée.
Cette messe est ensuite jouée à Saint-Louis des Français, à Rome. Ce qui vaudra à Paul de recevoir une bénédiction papale  (de Pie IX) pour lui et sa famille.
C'est cette même messe solennelle qui est jouée ensuite à la chapelle du Château de Versailles, en présence de la reine Isabelle d'Espagne et de la maréchale de Mac-Mahon, épouse du premier président de la troisième République. Ce qui vaudra à Paul d'être fait Chevalier dans l'Ordre d'Isabelle la Catholique...

1900
Paul reçoit une médaille d'or pour ses ouvrages d'enseignement musical, à l'Exposition universelle de Paris.
C'est vers cette époque qu'il se met à collaborer de façon régulière et fructueuse avec diverses revues : Piano-Soleil, le Monde Musical, le Ménestrel, le Monde Orphéonique, l'Harmonie, l'Instrumental...

1904
Alors que le président de la République Émile Loubet doit mener une grande réunion à la Maison de la Mutualité, il est demandé à Paul Rougnon de composer un chant facile à apprendre et à interpréter par la foule pour animer l'événement.
Paul Rougnon compose le Chant de la Mutualité, qui est repris en chœur par la foule. Suite à cet épisode il reçoit la médaille d'honneur de la Mutualité, tandis que le Chant de la Mutualité continue d'être chanté lors des rassemblements d'ouvriers.

Marguerite, la fille aînée de Paul Rougnon, tient le rôle d'assistante et de répétitrice auprès de son père. 

1911
Les élèves de Paul Rougnon organisent une fête en l'honneur de leur cher professeur, dans la salle Gaveau, et lui offrent son buste, réalisé par le sculpteur Marcel Legastellois, fils d'un autre sculpteur, Julien Prosper Legastellois.
Marcel Legastellois meurt au champ d'honneur quelques années plus tard...
Le Ménestrel, dans les jours qui suivent, relate l'événement auquel avaient participé le directeur du Conservatoire Gabriel Fauré, Théophile Dubois et des anciens élèves comme Cortot.

Cette même année, il est fait Chevalier dans l'Ordre de la Légion d'honneur.
Paul en compagnie de son épouse Marie-Louise

1921
Le professeur Rougnon prend sa retraite.
Le Vieux Logis, à Bonnes en Poitou, demeure de la famille Rougnon qui appartient encore aux descendants de Paul.


1934
Paul Rougnon s'éteint le 11 décembre à son domicile de Saint-Germain en Laye.